dimanche 27 avril 2008

New York deuxième jour (suite et fin)

L'après midi sera consacrée à la visite du quartier chinois pour certains et de Time Square pour d'autres.
On commence à s'orienter pas trop mal dans Manhattan et les élèves, à la fin de cette journée, dominent parfaitement leur sujet. Ils savent tous où se trouvent les magasins les plus intéressants, les vitrines les plus attrayantes, les rues les plus vivantes, comment on fait pour s'y rendre le plus rapidement, le tout bien évidemment sans aucun plan.
Le quartier chinois, qui est en fait de plus en plus un quartier indien, est un alignement d'échoppes étriquées dotées d'arrière boutiques mystérieuses, généralement tenues par un vendeur qui essaie d'accrocher le regard du passant pour le harponner et lui fourguer ses babioles. Et pour cause, ils vendent tous quasiment la même chose et, qui plus est, strictement au même prix.
Au hasard de nos rencontres surréalistes, au coin d'une rue (ou d'une avenue), un monsieur âgé fouille dans les poubelles. Nous nous arrêtons avec un groupe d'élèves pour consulter le plan afin de déterminer la réponse à la fatidique question dans New York: uptown ou downtown?
Tout à coup, le vieux monsieur se redresse et s'adresse à nous: "vous cherchez quelque chose? je peux peut-être vous aider?" dans un français remarquable et sans accent aucun.
" Oui, bien sûr.... mais comment cela se fait-il que vous parliez aussi bien le français?"
"Oh, vous savez, Monsieur, je parle couramment 6 langues" répond-il d'un air malicieux, sûr de son effet. Nos ados n'en croient pas leurs oreilles, eux qui peinent à atteindre le niveau B1 du CECRL après 6 ou 7 ans d'Anglais à l'école.
Le petit monsieur est devenu un héros le temps d'une réplique, à nos yeux en tout cas, puis il a disparu, avalé par la foule et le bruit. Nous ne saurons jamais ce qui l'avait amené là, devant cette poubelle, à tenter de se nourrir des déchets de cette société de laquelle il était lui aussi rejeté.
Nous ne pouvons qu'imaginer les explications.

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